"Ces problèmes psychologiques sont très importants": Élisabeth Borne appelle à "prendre à bras-le-corps" la santé mentale des jeunes

"La violence à l'école est inacceptable". La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a fait part ce dimanche 25 mai sur BFMTV de sa volonté de "lutter contre toutes (les) formes de violences" dans les établissements scolaires. La ministre a notamment cité le harcèlement et l'introduction d'armes blanches dans les établissements.
Elle a aussi jugé "d'une gravité extrême" le jet de porte par des élèves dans un lycée de l'Essonne qui a blessé une enseignante ce jeudi. L'enquête, ouverte pour violences volontaires aggravées par le parquet d'Evry, doit déterminer pourquoi les élèves ont fait cela et s'ils avaient conscience du fait qu'il y avait des professeurs plus bas.
Parmi les pistes permettant d'expliquer une "montée de la violence" chez les jeunes, Élisabeth Borne a également évoqué un "problème de santé mentale qu'il faut aussi prendre à bras-le-corps". Elle a donné pour exemple le "drame de Nantes", où un adolescent a tué une autre lycéenne en avril, avant d'être hospitalisé en psychiatrie.
"Ces problèmes psychologiques, psychiatriques, sont très importants" chez les jeunes, a déclaré la ministre, reconnaissant qu'il faut "aller plus loin" sur ces "enjeux de santé mentale".
Élisabeth Borne a annoncé mi-mai vouloir améliorer la santé et le bien-être à l'école, mettant l'accent sur une meilleure prise en charge de la souffrance psychique des élèves. La ministre de l'Éducation a déclaré lors des assises de la santé scolaire que dès la rentrée 2026, tous les élèves de six ans devront bénéficier d'une "analyse personnalisée de leur situation de santé". La visite médicale ne concerne aujourd'hui que 20% des élèves de cet âge.
Autre mesure: dès juin 2025, les élèves en fragilité pourront bénéficier d'un système de "coupe-file" pour accéder en priorité aux centres médico-psychologiques. Chaque collège et lycée devra se doter d'un protocole de santé mentale d'ici la fin de l'année, pour mieux repérer et prendre en charge la souffrance psychique des élèves.

Les syndicats Snics-FSU (infirmières), Snuas-FP FSU (assistants sociaux), Snes-FSU (principal syndicat enseignant du secondaire) et FSU-Snuipp (premier degré) ont regretté des "mesures étriquées" et des "réponses inadaptées".
"Les projets présentés relèvent davantage du cache-misère que d'une véritable ambition", ont-ils ajouté dans un communiqué, appelant à ce que "cette réforme change de cap", avec "des moyens humains supplémentaires" et une "revalorisation de tous les personnels".
La CFDT Éducation a aussi jugé ces mesures "très loin de répondre aux attentes des personnels et aux enjeux". C'est "une déception importante", a regretté auprès de l'AFP sa secrétaire générale, Catherine Nave-Bekhti.
Plusieurs chiffres montrent depuis quelques années une situation alarmante au niveau de la santé mentale des jeunes. Réalisée par Santé publique France, une étude a montré qu'en 2021, un cinquième des 18-24 ans avaient connu un épisode dépressif, un niveau jamais vu auparavant.
Depuis, l'enquête EnCLASS 2022 sur le bien-être des adolescents a montré que 14% des collégiens et 15% des lycéens présentaient "un risque important de dépression". Un quart des lycéens (24%) déclaraient avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, les filles sont nettement plus concernées que les garçons (31% contre 17%),
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